Google récupère les photos de votre smartphone en douce

truman

Si vous aimez tester les nouvelles applications ou essayer les dernières innovations Google, vous feriez mieux de vous taper les 45 pages de conditions d’utilisation avant de faire votre choix. Car une fois encore, Google montre par le biais de son application Google Photos à quel point la récolte des données personnelles est plus importante que l’éthique.

David Arnott, un journaliste du Nashville Business Journal, en a fait l’amère expérience récemment. Ayant téléchargé Google Photos, une application qui centralise vos clichés en ligne et les trie selon leur contenu, il s’est rendu compte par hasard que même après désinstallation, des photos de sa famille étaient toujours synchronisées sur le portail dédié.

Dans une vidéo, le journaliste a refait l’expérience face caméra pour illustrer sa découverte. On l’y voit activer la synchronisation des fichiers, désinstaller Google Photo, puis photographier son mug. Quelques secondes plus tard, le cliché du mug apparaissait sur le portail de l’application.

La réponse mail de Google précise que le journaliste aurait dû régler à nouveau les paramètres de synchronisation dans le Google Play Services settings, car contrairement aux autres applications, les paramètres de Google Photos sont gérés à cet endroit.

Une belle petite astuce pour continuer à récupérer des informations personnelles quand bien même l’utilisateur aurait signifié le retrait de son accord par la désinstallation de l’application.

Ce type de magouilles est malheureusement monnaie courante et risque d’amplifier encore la méfiance qui se développe envers les smartphones et autres pompes à données. Si le réglage des paramètres est faisable, on ne conseillera tout de même jamais assez de désinstaller les applications Google de son appareil si le respect de la vie privée est quelque chose à quoi vous tenez.
Les alternatives sont là, n’hésitez-pas!

giphy« I need some privacy »

Pour changer d’air, voir notamment: CyanogenMod ou FDroid (mais des smartphones tournent aussi maintenant sur Firefox OS).

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14 Commentaires

  1. Ça me fait rire. On utilise des outils sans prendre le moindre moyen de contrôle…

    Personnellement, j’utilise un mobile ultra-sobre pour être joignable (pas de GPS, pas de Wifi…) et lorsque je ne souhaite pas l’être, j’ai une touche rapide pour activer le mode avion.
    Si j’avais besoin d’un assistant personnel multi-gadget, j’utiliserais une tablette de poche uniquement connectée en local sur mon PC.
    Quand à surfer sur le Net depuis un écran minuscule… je me demande comment une chose pareille a bien pu se populariser.

    • Le problème est que pour les smartphone et tablettes, le système est souvent par défaut conçu pour qu’il n’y ait pas de possibilité de contrôle sauf si on met un peu la main à la pâte, ce qui est rebutant pour beaucoup.
      De fait ces outils sont populaires, il faut donc à mon avis trouver des solutions pour populariser les méthodes de protection.

  2. Oui, c’est un fait :
    On utilise des « outils » faits pour notre propre espionnage lucratif, et dont les moyens de contrôle sont bridés à cet effet.

    C’est un fait aussi que, globalement, on (le grand public) ne cherche même plus les moyens d’être prudents.
    La prudence, c’est chiant. Alors pourquoi chercher des moyens de se faire chier ?

    Quand on a compris ça, les articles dénonçant les astuces d’espionnage des boites comme Google ou Apple, les faits divers sur les victimes de violation de vie privée, ou autres « méfaits d’Internet », tout ça paraît risible (ou déprimant, mais moi je préfère en rire même si c’est pas charitable). 😉

    • Vous avez le droit de trouver ce type d’articles risibles mais c’est en partie grâce à ce genre de petits pas que je me suis intéressé au reste. Je ne suis pas sûr que le rejet en bloc ou les alternatives « radicales » comme Tor puisse permettre à tout le monde de passer du « je m’en fous » à « je me protège ».
      D’ailleurs, je n’ai jamais vu personne de « normal » faire ce bond. Les choses viennent toujours progressivement, selon ce que chacun est prêt à considérer sur le moment, et à sacrifier en confort.

      Sur les GAFA, il n’y a pas si longtemps que les articles les dénonçant sont aussi nombreux. On peut décider que cela ne sert à rien, mais je trouve que c’est une position bien confortable à tenir après que des personnes ont difficilement imposé le sujet auprès du grand public. Avant ça on aurait pu entendre « tout le monde s’en fout ».

      • Je m’excuse de m’être mal exprimé. Ça n’était pas ma volonté de remettre en cause le sérieux de votre article. Je me moque en revanche de la naïveté/bêtise des gens qui ressort dans tout ça.

        Si on fait l’effort d’être un minimum prudent et attentif, on ne découvre pas amèrement un beau jour, que le mouchard qu’on utilise depuis longtemps se mette à jouer son rôle. Au contraire, on s’en méfie particulièrement et on ne va pas s’offusquer de ce comportement comme le font la plupart des journalistes (qui sont sensés être les mieux au courant de surcroît).

        Je ne suis pas du genre à cautionner des dispositifs de l’envergure de TOR au grand public. Et comme je l’écris, un smartphone est susceptible de m’intéresser du moment que tous ses moyens de moucharder mes données à l’extérieur sont neutralisés, donc si l’on parle de « rejet en bloc », ce ne sera pour ma part ni le confort, ni la technologie.

        • Pas de soucis l’écrit peu donner des surprises parfois.

          Sur le fait de découvrir tardivement ou non les choses, je pense que c’est une histoire de culture personnelle/familiale. Beaucoup d’enfants utilisent déjà les réseaux sociaux et smartphones, et leur usage est pour eux aussi « normal » que celui d’une fourchette (je mets de côté la question économique bien qu’elle soit importante).

          Il revient donc aux adultes et à l’école d’aiguiser le regard et de développer des pratiques « responsables » permettant de contrôler ses données.
          Le problème est que ni les adultes ni l’école n’ont une conscience fine de ses problématiques ou des solutions à proposer. Partant de là, je pense que le problème reste assez compliqué à traiter et la responsabilité des utilisateurs est amoindrie car les alternatives sont encore relativement confidentielles.

          Un dernier point: si des solutions permettant une reprise en main de son informatique sont présentes pour la partie logicielle, il n’y en a aucune intégrant la partie matérielle. Et là on retrouve le même problème qu’avec le logiciel propriétaire: on ne sait pas comment fonctionne l’appareil. Dans l’absolu, on pourrait considérer que même avec du logiciel libre, la protection n’est pas beaucoup plus évidente, (mais c’est un peu exagéré quand même…).

          • L’école… les méthodes pédagogiques pratiquées en milieu scolaire creusent le besoin d’assistanat chez la jeunesse et leur manque de repères (et ce, dès le plus jeune âge, ce qui est bien le plus terrible). Les réformes scolaires ont toujours été menées concrètement dans ce sens depuis les années 50 environ, quels qu’ont pu être les courants politiques gouvernementaux. Aujourd’hui, l’école n’a plus pour rôle d’enseigner. Comme l’écrit Vincent Peillon, elle est le moyen d’appauvrir la jeunesse en la vidant de tout ce qui fait son identité, sa richesse, son potentiel (ces affreux « déterminismes »).

            Je pense que ce sont les professionnels du secteur qui doivent pousser à la roue pour re-donner le contrôle à l’utilisateur. Faire le contraire, c’est signer l’arrêt de mort de cette profession, au moins sur le long terme.

            • Même si je n’utiliserais pas le mot assistanat qui est connoté, je suis entièrement d’accord sur le rôle fondamental de l’école dans l’éducation aux outils et pratiques numériques.

              • Moi aussi je pense que c’est une composante scolaire.
                (Par contre, je trouve à mon tour trop connoté le terme « éducation », j’utiliserais plutôt « enseignement ».)
                Mais à mon avis, le système scolaire actuel est fonctionnellement incompétent pour y arriver.

                Désolé d’être aussi pessimiste. ^^

            • Euh….. En fin de compte, qu’attendez-vous de l’école ???

              Déjà, on lui demande de donner accès à des connaissances et des savoirs-faire scolaires, d’apprendre aux jeunes à grandir ensemble, de se comporter en société, d’être capables de respect envers les autres et eux-mêmes, de se concentrer pendant plus de quelques minutes d’affilée…

              Et maintenant il faudrait aussi leur faire des cours sur les méthodes (très complexes) pour protéger leur vie privée ???

              Et ils dorment quand, les jeunes ?
              Et vous, vous êtes prêts à payer plus d’impôts pour que les enseignants soient formés sur PC, Mac, Linux, Android, et toutes les solutions alternatives… ? Allez, casons des cours sur l’installation d’un serveur maison pour synchroniser agenda et contacts avec Baïkal… … …

              En fin de compte, à quoi ils servent encore les parents ???

              • Difficile de répondre à tout ça…
                Ce qu’on peut attendre de l’école c’est une formation des élèves leur permettant de comprendre et de développer une autonomie dans la société dans laquelle ils vivent. On peut décider qu’ils doivent se débrouiller, mais c’est un autre modèle que celui de l’éducation. Votre commentaire est trop vague pour pouvoir vraiment répondre. Par ex: vous semblez regretter que l’on apprenne au « jeunes à grandir ensemble ». Ça porte à discussion…

                Le lien entre hausse d’impôts et formation à l’informatique est assez ésotérique pour moi.

  3. Je vais essayer cette façon, merci beaucoup!

  4. LOL il découvre la synchronisation, et au lieu d’être content de pas avoir perdu ses photos il crie « à la magouille » ! Je te signales juste que c’est si tu rempli ton espace qui doit être déjà de 15 Gigas gratuits – ENORME !! – alors google te demande de faire de la place ou de payer.

    Google reste une entreprise dont le business model est de faire payer les riches et d’être gratuit pour les autres.

    J’applaudis Google de montrer un business model aussi Humain et moderne !

    Si toutes nos entreprises étaient aussi bien on en serait pas là !

    Allez, ne laissez pas le dogme penser à votre place.

    • Si vous pensez que sur le net l’argent est la seule façon de payer, vous devriez peut-être lire un article ou deux en plus…

      « Google reste une entreprise dont le business model est de faire payer les riches et d’être gratuit pour les autres. »

      Je ne l’avais pas encore lue celle-là!
      Mais elle est bonne assurément.

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