PirateBox: la liberté à portée de main?

Certains en ont peut-être déjà entendu parler, mais la PirateBox est le genre de projets que l’on croise habituellement dans les milieux hackers (non, pas les cyclopes mangeurs d’enfants… pas ceux-là). Grâce à ce type d’outil, il devient possible de créer de mini réseaux entre ordinateurs, et donc d’échanger de l’information entre pairs et en tout anonymat.

C’est David Darts, un professeur à la Steinhardt School de New York qui semble avoir développé le concept. Concrètement, il s’agit d’un petit routeur sur lequel les ordinateurs (portables, smartphones, tablettes…), vont pouvoir se connecter en wifi. Cela étant fait, les utilisateurs auront la possibilité de déposer ou télécharger toutes sortes de fichiers, lesquels seront stockés sur la clé USB branchée au routeur.

Vous pouvez lâcher les soirées troc de fringues, place aux soirées geeks!

Vers de nouveaux réseaux libres?

Légitimement, on pourra se demander à quoi peut bien servir un tel machin alors qu’existe une chose comme internet. Et bien ce type de projet arrive comme un appel d’air à l’heure ou internet subit les violentes attaques des industries du divertissement, notamment avec ACTA. Les États aussi ne cessent de renforcer la surveillance et la censure en imposant des lois comme le Patriot Act, lequel permet au gouvernement américain de saisir n’importe quelle information qui passe par un prestataire du net, ou comme en France avec la loi de sécurité quotidienne (LSQ), qui oblige les FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet) à conserver les données de tous les utilisateurs sur une période d’un an, pour les remettre aux forces de l’ordre en cas de demande (cela a été par la suite élargi aux réseaux sociaux, hébergeurs mails…).

Le net et son projet de liberté sont aujourd’hui de plus en plus dénaturés par la volonté des grandes entreprises du numérique de toujours tracker davantage les utilisateurs, de les géolocaliser, d’en faire un profil, de prévoir leurs comportements, de leur proposer des publicités ciblées pour les pousser à la consommation etc.

Pour les Google, Apple, Facebook, Twitter, et autres géants de la toile, c’est par la concentration des données qu’il est possible de tout connaître des utilisateurs, et non pas par l’échange décentralisé entre pairs (Peer to Peer), ni l’échange local, ou encore l’auto-hébergement. Mangez Google le matin, le midi et le soir qu’ils disent!

L’esprit de partage

L’intérêt de la PirateBox est donc de pouvoir recréer des espace de liberté et d’autonomie, en dehors du contrôle des États et des grandes entreprises du net. Utiliser une PirateBox, c’est reprendre le droit d’échanger, de communiquer, sans nécessairement laisser des traces, sans apparaître dans quelques bases de données hors de notre contrôle, ou encore sans craindre que la loi Hadopi nous tombe sur le dos pour des raisons plus ou moins fondées et légitimes.

En tant qu’outil de « pirates », c’est aussi l’esprit du libre qui est mis en avant, celui du copyleft, du bien commun. C’est ce que promeut Jean Debaecker, un professeur de l’université de Lille 3 dans le nord de la France, et qui lance dans la métropole « la première PirateBox lilloise, […] pour partager librement des données libres », et propose sur son site un tutoriel en français pour permettre à chancunE de monter la sienne.
Il est aujourd’hui possible de se procurer ce micro-routeur TP-LINK TL-MR3020 pour une somme de 30 à 40 €.

On ne peut qu’espérer que le projet fera contagion dans les autres villes de France, et qu’à l’image des radios pirates il y a quelques décennies, la culture et le partage puissent enfin reprendre leurs droits.

PBox : 1e PirateBox de Lille from Jean Debaecker

Liens utiles:

Le wiki de David Darts
Le site de la PirateBox lilloise

Sur les traces de la PirateBox (Owni)
Surfez sans entraves (Le Monde)


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3 Commentaires

  1. Ping :PirateBox: la liberté à portée de main? | Révolte Numérique | Geek in your face | Scoop.it

  2. En tant que réseau de communication électronique public, la PirateBox tomberait sous le coup de l’article L33-1 et L39 du code des postes et des communications électroniques, ainsi que le décret relatif à la conservation des données des communications électroniques ( les fameux logs ). En résumé, toute PirateBox doit faire l’objet d’une déclaration à l’ARCEP et doit conserver toute info permettant un traçage des usagers.
    c.f. sources listées sur ce message.

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